Votre fiche de paie mentionne “complémentaire tranche 1” et vous hésitez sur ce que cela change concrètement pour votre salaire et votre retraite. Cette ligne pèse sur le net à payer, mais elle finance aussi une part essentielle de vos futurs droits. Voici une explication claire, des exemples de calcul et des repères pratiques pour vérifier vos cotisations, sans jargon inutile. Objectif: comprendre, vérifier, optimiser.
💡 À retenir
- La complémentaire tranche 1 concerne en moyenne 80% des salariés en France.
- Les entreprises doivent respecter des taux de cotisation spécifiques pour cette tranche.
- Une bonne compréhension de la complémentaire tranche 1 peut augmenter la retraite moyenne de 20%.
Qu’est-ce que la complémentaire tranche 1 ?
La complémentaire tranche 1 correspond aux cotisations de retraite complémentaire Agirc-Arrco prélevées sur la part de votre salaire située jusqu’au plafond mensuel de la Sécurité sociale. On parle de “tranche 1” car la base de calcul est plafonnée au seuil réglementaire, souvent appelé plafond de la Sécurité sociale. Concrètement, tout ce que vous gagnez en dessous de ce plafond alimente cette tranche.
Elle apparaît sur la fiche de paie sous des libellés du type “Retraite complémentaire T1” ou “Agirc-Arrco Tranche 1”. Vous cotisez avec votre employeur, chacun selon une répartition encadrée. La complémentaire tranche 1 sert ensuite à acquérir des points de retraite, qui seront convertis en pension lors de votre départ.
Définition et cadre légal
La tranche 1 s’applique à l’ensemble des salariés du secteur privé affiliés à Agirc-Arrco, sur la partie de rémunération n’excédant pas le plafond mensuel de la Sécurité sociale. Elle suit des règles fixées par accords de branche et par l’institution nationale. Les taux de cotisation sont “appelés” à un niveau supérieur au taux qui génère des points (mécanisme du “taux d’appel”), afin d’assurer l’équilibre du régime.
Les employeurs doivent appliquer des taux obligatoires, et respecter la répartition employeur/salarié. Selon votre convention collective, des taux supérieurs peuvent exister, mais jamais inférieurs aux minima réglementaires.
Importance de la complémentaire tranche 1 dans la fiche de paie
Sur votre bulletin, la complémentaire tranche 1 influence le net à payer, mais elle n’est pas une “charge perdue”. Elle finance vos futurs droits par l’acquisition de points Agirc-Arrco. Pour la majorité des salariés dont le salaire est inférieur ou proche du plafond, la tranche 1 représente la quasi-totalité des cotisations de retraite complémentaire.
La part patronale reste la plus élevée, ce qui constitue un levier puissant pour vos droits. La répartition usuelle est proche de 60% employeur / 40% salarié pour les lignes retraite complémentaire, avec de légères variations selon les entreprises. Sur la fiche, vous verrez donc deux montants: la part salariale qui diminue votre net, et la part patronale qui n’est pas déduite de votre salaire.
- Vérifiez la base de calcul: elle doit correspondre à votre salaire brut dans la limite du plafond.
- Contrôlez le taux appliqué: il doit correspondre au taux “appelé” en vigueur pour la tranche 1.
- Repérez la part employeur: c’est un avantage social direct, souvent supérieur à votre contribution.
Impact sur la retraite
Chaque euro versé sur la complémentaire tranche 1 sert à acquérir des points. Seule la partie calculée au “taux de calcul” génère des points; l’excédent lié au “taux d’appel” contribue à l’équilibre du système. À la retraite, vos points sont multipliés par la valeur de service du point pour déterminer la pension complémentaire annuelle.
Si vos revenus se situent souvent en tranche 1, cette ligne construit l’essentiel de vos droits Agirc-Arrco. Une optimisation simple du paramétrage (taux conventionnel correctement appliqué, base exacte, prise en compte des variables de paie) peut, selon les situations, conduire à un gain de droits pouvant atteindre +20% sur une carrière complète.
Comment sont calculées les cotisations ?

La méthode est toujours la même: détermination d’une base, application d’un taux, puis répartition employeur/salarié. La base de la complémentaire tranche 1 est votre rémunération brute soumise à cotisations, jusqu’à concurrence du plafond mensuel. Les éléments de rémunération variables (primes, heures sup’) s’y ajoutent lorsqu’ils sont soumis à cotisations.
Le régime applique un “taux d’appel”: vous cotisez un peu plus que le taux qui sert à générer des points. Les taux évoluent périodiquement. À titre indicatif, la tranche 1 se situe autour de taux “appelés” proches de 8% du brut plafonné, partagée entre salarié et employeur, la part patronale étant la plus élevée.
Exemples de calcul
Voici des cas pratiques pour visualiser l’impact sur votre bulletin. Les chiffres ci-dessous sont illustratifs, basés sur un taux appelé global d’environ 7,9% et une répartition 60/40.
- Salarié A, brut 2 200 €: base T1 = 2 200 €. Cotisation totale ≈ 2 200 × 7,9% = 173,8 €. Part salarié ≈ 69,5 €. Part employeur ≈ 104,3 €.
- Salarié B, brut 3 500 €: base T1 = 3 500 €. Cotisation totale ≈ 3 500 × 7,9% = 276,5 €. Part salarié ≈ 110,6 €. Part employeur ≈ 165,9 €.
- Salarié C, brut 4 500 € avec plafond mensuel supposé 3 864 €: base T1 = 3 864 €. Cotisation totale ≈ 3 864 × 7,9% = 305,3 €. Part salarié ≈ 122,1 €. Part employeur ≈ 183,2 €.
Calcul express pour votre fiche de paie:
- Étape 1: relevez votre brut soumis à cotisations et limitez-le au plafond mensuel.
- Étape 2: multipliez par le taux appelé de la tranche 1 indiqué sur votre bulletin.
- Étape 3: appliquez la clé de répartition pour estimer votre part et celle de l’employeur.
Astuce contrôle: si votre salaire dépasse régulièrement le plafond, la base de la tranche 1 doit rester égale au plafond, pas à tout votre brut. Un écart récurrent peut signaler une erreur de paramétrage à corriger auprès de la paie.
Les avantages de la complémentaire tranche 1
La complémentaire tranche 1 présente plusieurs bénéfices concrets. D’abord, elle finance des droits retraite au fil de l’eau. Ensuite, l’entreprise contribue largement, ce qui renforce votre effort d’épargne obligatoire sans baisse équivalente de votre pouvoir d’achat. Enfin, la cotisation salariale réduit généralement votre net imposable, car les contributions retraite sont déductibles, ce qui adoucit l’impact sur vos impôts.
Sur le long terme, les périodes travaillées proches du plafond sont particulièrement rentables en points. Les variations de salaire, primes ou temps partiel influencent la base. Le fait de comprendre ce mécanisme vous aide à vérifier chaque mois et à limiter les pertes de droits dues à un mauvais paramétrage. Un suivi rigoureux sur l’année peut mécaniquement augmenter vos droits futurs, parfois jusqu’à +20% avec une paie correctement paramétrée et des statuts alignés.